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Des images de poissons zèbres in vivo haute résolution pour comprendre la desminopathie
5 juin 2015
La desminopathie correspond à des mutations dans le gène codant pour la desmine, un filament intermédiaire spécifiquement exprimé dans le muscle.
Une des particularités de cette maladie est la formation d’agrégats protéiques (proteinopathie).
Or, jusqu’à présent, on ne connaissait pas l’impact des agrégats protéiques par comparaison à la perte de fonction de desmin.
Dans ses récents travaux, l’équipe de Julien Vermot à l'IGBMC a utilisé les outils les plus récents en génétique et marquage de protéine in vivo pour étudier la dynamique cellulaire associée à la présence d’agrégats de desmin, dans un modèle génétique zebrafish de desminopathie.
Des techniques d’imagerie in vivo couplées avec de la microscopie électronique corrélative ont permis, pour la première fois, d'observer et mesurer la formation d'agrégats protéiques in vivo.
Ceci a permis de montrer que :
- l’initiation de la formation des agrégats de protéine se fait très tôt, au cours du développement embryonnaire,
- les agrégats protéiques qui se forment lors des desminopathies sont plus toxiques que la perte de fonction de la desmin,
- les agrégats empêchent la distribution sub cellulaire d’éléments essentiel pour l’activité cardiaque
Avec l’aide de l’équipe de Jocelyn Laporte (IGBMC), expert dans l’étude des myopathies, les chercheurs ont ainsi pu montrer que la diminution de la quantité d’agrégats peut être obtenue par des approches de knock down et ils ont pu corriger les défauts liés aux agrégats de desmin.
Ces travaux, publiés dans Cell Reports le 4 juin 2015, ouvrent des portes pour développer des approches ciblées pour étudier le mécanisme d’agrégation et pour trouver des nouveaux composés limitant la formation d’agrégat protéique.
Ces recherches ont été faites avec le soutien de l'AFM (Association française contre les myopathies).